[Couplet 1 : Anton Serra]
J’me fous des commentaires, c’est un putain d’documentaire animalier
Élémentaire mon cher Oster, un Charles Heston, un kick, une grosse basse
Sortant d’la chaîne alimentaire et dès qu’la prose passe
C’est vos oreilles qu’on vient alimenter
Viens voir chez nous si t’as la dalle, tu gouteras aux lyonnaiseries
T’as qu’à mettre tes pieds sous la table, une mise en bouche, un canapé
Un assortiment d’petits fours, cesse de plaisanteries
Où sont les poulardes et les faisans ? Ces amuses gueules t’ont mis en appétit
C’est pétillant le métier rentre, vétéran seulement
Si j’rentre pas, j’appelle mes rents-p et j’en ai trente, c’est drôle nan ?
J’retiens la porte et peu importe qu’on m’dise "merci"
Dans l’cas contraire, dans l’inertie Serra Anton en emporte le vent
J’suis qu’un rappeur qui vise Bercy, un public froid aux lèvres gercées
On m’dit d’faire ça, on m’dit d’faire ci, j’suis prêt à tout pour percer
Allez j’arrête, c’est pas crédible, j’préfère qu’ça morde la carotide
J’te garantis au microphone : une parodie d’Pavarotti
T’attends la suite, ça va rôtir, attirer les réticents
Tissant sur la toile des com’ disons pour attiser les p’tites connes
Un âge mental de dix ans, miroir, pipi caca
Faut qu’ils grandissent car là y’a l’feu au lac Titicaca
Ici Mimi Cracra fume du crack et d’la pasta
La flotte elle aime ça, surtout avec une 'teille de Pastaga
Une face d’Apache, ici les poupées russes sucent
Que de la merde télévisuelle, dans les cervelles tout est reçu
Y’a Francis Heaulme à la crèche, le pharmacien a la crève
Sébastien Loeb à la traîne, le numéro 2 des stups à Fresnes
Tu crois en Dieu, c’est pas vrai, embrasse plutôt Dame Nature
Car même au Gouvernement, il faut trier ses ordures
Y’a du mordant dans l’actu et une sous-couche de Lactel
La vérité ça n'va pas comme Air Max - pattes d'eph'
Pas d’taf, pas d’rêve, ça sollicite le pack de Leffe
Un tas d’caf, une trace de coke et peu importe tant qu'ça te lève
[Couplet 2 : Missak]
Conserve ta gentillesse, on est pas d’humeur à kiffer les caresses
Les gars laissez place, on doit kicker jusqu'à qu'ça les rabaisse
Scélérat baise ton entourage, ça m’pose aucun souci
J’souhaite la grippe aviaire aux poulets qui échappent à la justice
Eux c’est tous pour un, mais tous pourris, donc allez tous mourir
Nous l’accent d’nos darons c’est pas celui de Nana Mouskouri
L’eau qu'je bois c’est p’t-être la pisse de leur ancêtre
Donc l’un dans l’autre, c’est légitime que ces connards agissent comme des mange-merde
Faut bien payer l’loyer, j’ai passé mon temps à l’perdre au lieu d’les laisser s’noyer
Ils ont pas cessés d’bâiller pendant qu'j'leur parlais d’avenir
Il m’reste peu d’années à vivre, autant essayer d’mailler
On voit les choses comme on aimerait les voir
Je crois qu'je devrais apprendre à faire le tri avant d’avoir besoin d’avoir une arme létale
J’veux accomplir avant d’mourir bêtement
Hé oui, et nique sa mère si j’donne pas l’bon exemple
"Détestable" me qualifie, pourtant j’fais des efforts
J’dois m’bonifier avec le temps comme Liane Foly avec son corps
Faut faire la part des choses et bien choisir sa voie, j’élève la mienne
T’élèves tes gosses, la diff' me paraît bien facile à voir
On prend pas une trois portes pour un braquage à cinq
On prend pas qu’une capote pour une tournante avec une vache qui a un père assassin
Hé oui, c’est qu’une histoire de logique
Et l’argent d’la vente de drogue, c’est qu’une histoire de logis
J’ai la tête dans l’cul, dans les étoiles mais sur les épaules
C’est la merde dans l’Sud, Lyon c'est la frayeur de tes idoles
Là où les langues des jacteurs tuent, où les rappeurs fusent
À la longue nos rapports s’usent, rageur d’plus
Des tas d’porcs puent et ils s’pendraient si il savait faire des nœuds
Des sales tortues, lente comme la torture qu'j’inflige aux haineux
Déjà que j’dors plus, j’suis en apnée, j’veux l’oxygène des dieux
Tes sacs d'ordures, mets-les avec ton rap : enterre les deux