[Couplet 1]
Ils aimaient jouer dans ce grand parc, les dimanches
Frère et sœur, sœur et frère, ils faisaient plaisir à voir
Aux yeux d'une famille heureuse, les gens jalousent et envient
Par les trous dans les haies des buissons, les deux gosses eux en rient
Ne manquent de rien, pour grandir en enfance béton
Enfants trop jeunes pour mesurer leur chance, disait-on
L'aîné venait à peine de souffler les bougies d’ses 10 ans
16h30, la cloche sonne, tous sortent en criant, c'est les vacances !
Stoppés dans leur élan devant l'école
Des parapluies, mais plus d’parents au bout ne jouent l’rôle
La pluie signe l'accident, le vent les emporte
Alors les mêmes gens envient moins la malchance chez les autres
Pas d'autres proches, eux si proches l’un de l’autre
Sitôt séparés, trop tôt séparés, alors quoi faire ?
Réagir puis se résigner, loin de son frère sans nouvelles
Partir pour partir où, retourner au foyer ? Non pense-t-elle
J'aurais pu mourir de chagrin, mais j’pleure d'assurance
Plein d’pitié on trouvera bien dans mon malheur de la chance
C'est complexe, maintenant lui le sait
Plié dans son lit, la couverture trop fine, bourré d’consignes
Couché sur son épaule, tatouée de fer d’ceinture
Sûr qu'avant 18 ans, il s'enfuira comme il le jure
Sans un adieu, courant libre comme un enfant un dimanche
Heureux, mais qui a trop vécu pour parler d’chance
[Refrain]
Comme les mots de mes fins d’phrases en précédent d'autres
Les situations s'enchaînent les unes après les autres
Les joies, les peines, amènent du bien ou mènent au fond
Chance, malchance, qui sait au fond ?
[Couplet 2]
Il ne pensait qu'à la revoir, comme elle aurait grandi
Il la retrouve allongée 8 ans après, si affaiblie
"Chez moi, j'avais c’qu'il fallait, faux parents, argent
Dehors j'ai mal fréquenté, drogue dure j'ai échoué"
Je m'en fous d’tout ça, j’te sors de là, je veux plus d’ton absence
Les médecins diront : "cette fois beaucoup d’chance"
Tout ça, c'est fini, elle vit chez lui sans luxe dans son amour
Sa sœur c'est ses yeux, sa fiancée n'est pas pour
Ses problèmes de couple, il n'y prête guère attention
Elle veut partir ? Il a connu pire séparation
Il ne la retient presque pas, regrette quand il y pense
N'aurait-elle pas pu me laisser ne serait ce qu'une chance ?
Sa sœur le console, l'accumulation le rend dépressif
Mal dans sa peau, trop souvent impulsif
C'est à son tour de lui venir en aide, ce qu'elle fait
Elle seule peut savoir, peut comprendre, sans besoin d’parler
Si ça va mieux, c'est qu'elle a dû donner d’sa présence
Les rebondissement l'empêcheront de parler d’chance
Aujourd'hui, rien n'a changé, demain tout peut changer
Ils sont mariés, elle a des enfants, lui ne sait pas encore
Quand ils se voient chaque dimanche et que les enfants s'amusent
Le grand parc semble vouloir faire des excuses
En silence ils pensent, des joies aux peines, d'en haut au fond
Chance malchance, qui sait au fond ?
[Refrain]