[Couplet 1]
On a l’âge de nos actes, la sagesse de leurs conséquences
P't-être qu’on serait différents loin d'nos ZAC ?
Peut-être, mais c'qui est sûr, qu'l’homme qu’on devient
Dépend du môme qu’on a été, ces putains d'blessures
La daronne voulait qu'j'devienne toubib ou baveux
J’ai fait un bide grave, l’école et moi c’est Arafat et Sharon
Désolé M'sieur l'Commissaire, y’a qu'sur l'beat que j'passe aux aveux
La couronne j'braque nerveux, dope mon rap à la testostérone
J’étais un merdeux, plein d’attitude, peu d’ambition
Cauchemardeux, j’ai fait mes études dans un buisson
La putain d'cuisson ?
Tu connais, l'son on l’aime saignant dans l'coin
Les mots crus, la tête brûlée à point sous l'bonnet
Check un-deux, on est microphone-toxo'
Reconnais qu'si t’es d'taille, t’es rare comme une putain sans proxo’
On est en 95, le morceau c’est "Balltrap", puissant
J'fête mes 20 piges au poste, menottes serrées jusqu’au sang
La chasse au flouze assassine l’innocence, comme grandir près des piquouzes
À l’âge bête dans une partouze, perdre son pucelage
Prête l’oreille, épouse ma cause ou pas
J'm’apprête à faire pousser des roses sur un tas d'bouse
[Refrain] (x2)
J't’emmène en virée dans les rues d'ma vie
Dans c'monde j'purge ma peine, j’sais pas combien d'temps j’ai à tirer
J’ai pété la vitre quand j’ai vu les portes du succès closes
J'me confesse
J’ai créé ma prose dans les rues d'la ville
[Couplet 2]
La dalle j'connais, j’en parle peu par respect pour mes géniteurs
La drogue comme thérapeute
À la banque d'la morale j’suis débiteur, mec depuis ti-pe j'dérape
Dans l'collimateur des schmitts, j’glisse sur un terrain râpeux
C’est dans mes raps qu'ça s'ressent, j’ai eu l'vice précoce
L’odeur du sang, la pisse, les plans stressants
Depuis qu’on est gosses mes frangins et moi
Trop nombreux mais pas numérotés
On a expérimenté l'cheu-arra, déjà tout jeunes ça carrotait
Y’avait d'la joie dans nos trous à rat, c’était loin d’être Rio
Enfance bercée par les cris, menaces d’expulsion du proprio
On aime la vie alors on s'cramponne, prend la fourrure par la crinière
Mêmes paralysés par une rafale dans la moelle épinière
J'm'en tamponne, un chouia obsédé fallait l'présager
Gamin, j’ai fait des tonnes de trucs avec une conne plus âgée
J'reste enragé, j'vous emmerde, c'rap c'est mon blues
Sur ma mère, j'm’apprête à faire pousser des roses sur un tas d'bouse
[Refrain] (x2)
[Couplet 3]
Quand l'daron est parti, j’étais pas un homme, encore un merdeux
Paix à son âme, devant la somme d’emmerdes, m'man pleurait pour deux
J’attrape mon arme, mes pieds épousent le béton à merveille
Ses larmes j'les ai pas vues, trop occupé à rien foutre
Quand la rue surveille, le sort te shoote ou t'braque
J’ai rien trouvé d'mieux qu'ramener des tas d'flics retourner la baraque
Dire que l'destin nous a mal notés ? C’est ça
Y’a rien d'pire pour une mère que d'voir son fils mourir ou partir menotté
C’est ma rédemption d'délinquant, ce son m'foudroie
Ça nique le mental, comme voir son premier cadavre à cinq ans
Maintenant j'marche droit ou presque
J’ai trouvé un camp, béni mes proches
Seul l’échec viendra assassiner ma fresque
J'serai pas criminel, parc'que c’est c'que leurs statistiques disent
Le Ciel nous vise depuis l'péché originel
Oublie les pronostics, moi j't’offre une virée dans mes shoes
2005 c’est Ärsenik, j’fais pousser des roses sur un tas d'bouse
[Refrain] (x2)
[Outro]
La vie est une pute, on est ses michetons
À s'vendre, à s'shooter pour un bifton
C’est quoi l'but ?
Maudis pas l'trou où tu chutes mais c'qui t’a mis dedans
J’crois ni au hasard ni aux accidents
J'me confesse
2005, 95 rue Borsalino
J'me confesse