[Couplet 1]
Simples maillons, on est c'que la vie veut qu'nous soyons
Nous sommes des bêtes de somme : maîtres ou esclaves, en somme
Simples lettres, petites ou grosses sommes
Amis ou traîtres, ennemis, peut-être
Ou tout simplement des hommes ?
Des âmes perdues sans guides
Nos armes braquent le bonheur, Sésame s’ouvre
Comme la trappe sous nos pieds précipite mon corps dans le vide
Nos Dieux sont en papier et c’est leur amour qui nous suicide
On est frappés par la foudre, comme conduits par un fou
Rattrapés par nos démons, la cervelle brûlée par la poudre
C’est encore loin l'Paradis ?
Hé, c’est à combien l'Paradis ?
Ce Monde me blesse la rétine
Me laisse aucuns choix d'la tétine à la tombe
À Dieu j'm’adresse certains soirs
Quand j'cherche un peu d'clarté, un sens à cette vie
J'me remémore le quartet : naissance, école, boulot et mort
Où est ma place, mon camp ici : croyant ou athé ?
J'suis à l’abri des missiles, mais jusqu’à quand ?
J’ai porté ma croix, maté mon côté sombre, et les trois six
Ecarté le mal, mais jusqu’à quand ?
J’suis là, assis seul dans les ténèbres, braquant le ciel du regard
On a l’art d'pisser la douleur quand on est nègre
Le bien a déserté l’écran, on célèbre nos noces de feu
L’argent veut assassiner Dieu, le trône est vacant
Sur toutes les lèvres, on lit la même prière
Mais si on vise
Si l'Tout-Puissant est amour, pourquoi sa parole divise ?
Le Monde est à nous, vu qu’on y vit
J'veux crever l’arme au poing et pas à genoux
C’est réel, c’est pas MTV
Y'a rien d'glamour mais j'relativise
J’avoue, la vie, elle a un drôle de sens de l’humour
Parfois, l'long du tunnel, on voit pas l'bout, mec, dans l'ghetto, on craque
Destin tracé comme le fœtus d’une mère défoncée au crack
La foi dans l'Créateur, pas en l’homme et ses légions
Mal comprise, religion devient arme de destruction massive
Ta guerre c’est un braquo, déguisé en juste cause
Un ange qui ment sous serment, des mômes qu’on arrose pour des gisements d'brut
J'te cause de rêves qui s’écroulent comme les Tours Jumelles
Cette pute de liberté qui perd son rimmel
Dans les rivières d'la haine, coule le sang des martyrs
Quand la peur gagne par KO, la morale repart en civière
Proche du chaos, mon cœur abrite le feu de Lucifer
Mais là-haut, faudra s’y faire, on nous a laissés le libre-arbitre
C’est la canicule, tout s’agite, le Sud encule le Nord
Le sol rougit, on changera pas ce monde à moins d’un paquet d'millions de mort
[Refrain]
Vivre et apprendre à mourir
Se battre, vaincre ou rendre les armes
Faire face ou passer son temps à courir
Embrasser l’enfer, lui sourire et succomber à ses charmes
Avancer les poings serrés dans c'Monde
Enterrer sa peine, contrôler son destin
Même si c’est pas ici, ou dans c'Monde
Moi j’y arriverai, même à dos d’un putain d'missile, c’est certain
[Couplet 2]
J'reviens m'livrer, c’est Bors, j'reviens œuvrer
J'rappe comme avec un flingue sur la tempe, tu peux pas mentir
Donc j'dis vrai, on commence à l'sentir, le souffre
Livré à moi-même, j’ai appris à manœuvrer le mic au bord du gouffre
Dans c'putain de Monde, j’étouffe, alors j’écris
Souffle ma trentième de putain d'bougie dans les fourneaux de l’antéchrist
Si je l'bouffe le micro, c’est pour m’arracher autre part
J'commets des crimes musicaux pour arracher l'code barre
Il y a personne pour entendre tes cris ? T’allumes un brasier
Tu t’équipes. En cas d'conflit, Monsieur Vengeance est pas rassasié
Ce système pervers a fait l'casting, fallait qu'ça arrive :
Clara Morgane se change en Vierge Marie
J’ai l’organe vocal à un couplet d’exploser
Danse, j'pilonne la rime
J’irai danser sur les ruines de Babylone
J'veux mourir brave dans cette jungle
Prendre la bonne liane et partir humble sur Paradis Airlines
Paradis Airlines
[Refrain]