[Couplet]
Dans nos rues, beaucoup de frérots qui s'blessent, de pères qui s'taisent
Beaucoup de morts subites puis de morts stupides, de destins pris de vitesse
Obnubilés par le business, rien à foutre du fitness
Que des gosses précoces, si t'approches, ils te logent une balle dans le biceps
Et, du coup, beaucoup de frères qui s'taisent, de frères qui s'pressent ou qui t'laissent
Sur le carreau, c'est le tarot, ils sont paros, tu connais la vie d''tess'
Beaucoup de brutalité, peu de finesse, tu connais la finalité de leur vie d'clebs
Beaucoup de rivalités, de pipelettes et de types dead quand des équipes s'pètent
Quant à moi, je déballe et continue de rapper, lâche tout un tas d'phases chargées
De bon sens tout en évitant les non-sens quand on s'lance, élégance inégalée
Je ne compte plus nos kheys au visage balafré ni même nos ambitions entourées à la craie
Pendant que les banques se vantent puis rangent leurs tanks sur la rue de la paix
J'viens, esquive les ragots, compte pas sur moi quand ça parle
J'suis dans mon coin, je peaufine un sale flow, j'm'en tape d'être à la page
Je me fous des tendances, moi, je mouille le maillot parce que, tôt ou tard, ça passe
Regarde la jeunesse de Chicago a fait passer le dirty à la trappe
J'lance des lyrics à tête chercheuse, là, tu réalises le fossé qui nous sépare
Même quand je kick, j'essaye de faire preuve d'originalité, l'ami, tu l'as vu dès le départ
J'débite des rimes pendant que tu fais l'buzz, tu n'as même pas idée de tout ce que je prépare
Et je considère mon inspiration comme une pelleteuse grâce à laquelle j'me creuse la tête et puis creuse l'écart
Bouge la tête, j'fais des débats, j'ai le groove, la tech', pas de débat
Tout ça, il faut que tu l'acceptes, tu vas devenir adepte des quatre points, quatre lettres d'R.E.D.K
N'écoute pas ceux qui nous contredisent, frère, on mate des sketchs pour se distraire
On s'tape des barres et puis khleh comme si j'avais sur le front le logo d'Hitler
Paradoxal et j'pense que t'es d'accord, une mise au point s'impose
On vit des trucs de plus en plus hardcores mais les rappeurs disent de moins en moins d'choses
Je les entends qui parlent et qu'ils l'ouvrent, ce n'est même plus du rap, c'est d'l'humour
Faudrait que je dise : "Pipi, caca, pipi, caca, pipi, caca" pour qu'ils disent : "Wouah, c'est du lourd !"
Confonds pas les marguerites et les ronces, ici, on en a marre de rire, on dénonce
Les conditions de vie, toutes les folies pour le bif' avant que ne retentisse le gong
Je n'attends pas, je speed et je fonce, que des attentats, je dis c'que je pense
Allez, encore un tout petit effort et je serai peut-être disque de bronze
Et les mythos qui m'entourent me font péter des câbles
Ils m'ont dit : "Sors le solo, tu vas péter les charts"
"Chant de vision" dans les bacs, onze euros les dix-sept tracks
Je ne comprends toujours pas pourquoi tu télécharges
Mate un peu comment je maîtrise ça, comment je me pose sur ce son de barge
J'étais parti pour un freestyle mais, là, ça vire à la leçon de rap
J'te l'ai dit, tes chances sont vides, à qui veux-tu te comparer, là ?
J'te l'ai dit, on joue la Champion's League, tu joues la Gambardella
Te fie pas aux apparences, man, on est là, vigilant même quand je bouge comme dans "Bella"
Si, si, je me méfie de ces types qui font des selfies aux obsèques de Mandela
Kalash dans la gorge, dans les cordes vocales, illégal organe
Hé, ramenez-moi n'importe quelle prod', je la froisse, normal
Ces zoulettes pensent que j'tremble, ils pensent freiner l'action, tu parles
Roulette, passement d'jambes, accélération, lucarne