Je poserai cette lettre sur le marbre, au nom du fils, tu comprendras
Ces quelques phrases ensanglantées, que j’ai écrites, sans un espoir
Nos vies sont marquées de tes tares, ma sœur s’est perdue dans la neige
Honnêtement, je n’comprends pas, qu’t’aies pu nous priver de sommeil
On devait s’cacher avec M’man, fuyant folies et coups d’sang
T’avais pas l’droit de nous faire ça, à 2 piges, j’ai compté l’temps
Nuit et jour, j’vivais ce deuil, j’essayais d’épurer mon genre
On n’a jamais eu la même langue, j’en ai même effacé ton nom
J’ai eu cette vie que nombreux veulent, grandis dans une famille en or
J’sais que mes marques d’indifférence ont su améliorer mon sort
Ces cicatrices couvrent ma peau, et je les garderais à jamais
Merde, tes promesses et toi, je vous emmerde, relis mes textes
Je me questionne, à savoir, d’où viennent mes crises identitaires
Cette envie de tout détruire, brûlant nos vies dans ces cuillères
Dis moi franchement que tu regrettes, que tu pleures quand tu m’entends
Et qu’à travers tous tes mensonges, tu vois clair et te repends
Rappelles toi de ce jour là, quand tu m’as parlé de ta nuit
Notre rencontre d’après tes dires, t’avait empêché de dormir
Saches, qu’pendant 20 ans, j’ai vécu les pieds dans le vide
En refusant d’accepter ça, qu’un père ne veuille plus de son fils
J’ai fait les choix qu’il fallait, entre liens du cœur et liens du sang
Mon vrai père, j’le remercie, avec fierté, je porte son nom
A 4 ans, je lui ai dit que j’serais son petit garçon
Lui a su m’apprendre à aimer, pour moi l’amour à un prénom
Je ne te parle pas de ces instants, de ma joie, j’étais aux anges
J’me suis même pris à y croire et à y noircir mes pages blanches
J’ai eu des doutes, des faiblesses, j’ai du crier ma haine à Dieu
Mais à choisir, une autre vie, je n’l’aurais pas voulue sans eux
Mon fils ne te connaitra pas, mais il saura ce qu’est l’amour
Celui qu’un père peut et se doit, de donner à ceux qui l’entoure
J’ai pris mon temps pour tourner la page, reprendre ma route
La fin d’une vie écrite en marge, moi je l’ai tuée dans ma bouche
J’t’écris ces quelques lignes, dans le pourpre, afin de trouver le sommeil
Pour enfin passer à autre chose, finir de croire qu’on est pareil
J’aimerais savoir ce que ça fait de n’plus avoir le souffle coupé
Quand je m’endors avec la crainte de me voir mourir étouffé
Je n’sais même plus, si je te hais ou si je dois te remercier
De m’avoir permis par tes actes, de ne pas vivre à tes côtés
J’ai cette folie qui coule en moi, que je viens tuer dans ce titre
Cette violence marquée en gras, que mon caractère peut trahir
Je n’te reverrai surement pas avant ton dernier jour sur terre
Mais je viendrai te dire au revoir, pour enfin effacer tes gestes
Je sais qu’tes pleurs sont comédies, que théâtrales sont tes pièces
Sérieux, j’n’ai jamais voulu être un pion dans tes échecs
Dans tes rêves, relis le script, je n’figure pas au générique
Tu sais que chaque vie est un film, fantaisiste ou héroïque
Savoures donc ces dernières lignes, écrites à l’encre indélébile
Ecoute bien, je tue ma plume, que sa mort te soit risible